A nos renoncements !

On vante souvent le courage du petit entrepreneur, louant sa capacité à prendre des risques, sa témérité face à la démesure d’une économie mondialisée où il fait figure de lilliputien nain, son intarissable motivation pour affronter les fluctuations de la croissance et les sautes d’humeur de ses clients. Tout cela est vrai, mais son courage tient aussi à une viscérale abnégation !

Nous vous proposons donc aujourd’hui de découvrir la liste non exhaustive de tout ce à quoi le petit entrepreneur, qui se respecte, accepte de renoncer :

-       Recevoir des chèques vacances de son CE… Ça tombe bien, il ne prend pas de vacances !

-       Dégainer son carnet de Tickets Restaurant lorsqu’il fait une sortie restaurant entre amis… Et alors ??? Les tickets restaurant sont sensés nourrir le salarié à sa pause déjeuner, pas financer ses petites sorties !

-       Toucher des indemnités chômage dans le cas fort redouté, mais pas totalement improbable, où sa chère petite entreprise sombre dans un néant de chiffre d’affaires… Normal, il ne cotise pas !

-       Comprendre son bilan comptable… Forcément, petit entrepreneur parmi les petits, il n’a pas de directeur financier pour lui expliquer !

-       Organiser un Conseil d’administration… Quoique Pat&Sof’ ne s’en prive pas le matin devant leurs tasses de café !

-       Investir dans un distributeur automatique de boissons pour stimuler les échanges créatifs autour d’un nouveau pôle de convivialité… Celui qui a déjà goûté aux potages instantanés considérera sans doute que cet item n’a pas sa place dans la liste des renoncements !

-       Licencier un collaborateur suite à son bilan RH annuel… Le fameux « Pas de bras, pas de chocolat » se décline en PME sous la forme : « Pas de salariés, pas de licenciés » !

-       Recruter un collaborateur suite à l’obtention d’un contrat aussi juteux qu’inespéré… « Qu’est-ce que ça fiche dans la liste des renoncements ? » : demande affolée votre associée !

-       Commander mensuellement des fournitures de bureau… Bruneau, c’est pas parce qu’on t’a acheté 500 enveloppes, 5 cahiers, trois ramettes et 10 stylos en 2009, qu’il est utile de nous envoyer ton catalogue tous les mois !

Et le meilleur pour la fin :

-       Critiquer sa collègue de travail qui a le don d’incarner à elle seule tout ce que vous détestez dans l’humanité… La médisance n’a pas sa place dans la petite entreprise sous peine de grave crise !